02. le récit

Ye are blood of my blood, and bone of my bone, I give ye my body, that we two might be one. I give ye my spirit, ‘til our life shall be done.

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12 Septembre 2017,

Je ne pensais pas que ça me manquerait autant. De nos jours, la technologie est comme une drogue et il n'y a pas si longtemps, j'étais de celles qui pensait que je ne pourrais pas survivre sans. Mais mon voyage m'as changée. Définitivement. Maintenant les bruits de la nature, la fraicheur vivifiante du matin, les hennissements des chevaux et l'odeur de foin fraichement coupé me manquent. Ici, il n'y a que l'odeur des canalisations et de la pollution, les sons des voitures foulant les rues et les cris des passants. Plus rien n'est pareil et il est effrayant de me rendre compte à quel point je vois les choses autrement. Alors que cette époque est la mienne, je me sens à présent en décalage: comme si je n'y étais plus à ma place. Et peut-être que c'est le cas. 1745 est devenu mon présent alors qu'il ne devrait être qu'une simple date de l'histoire de l'humanité. Une date vieille de plus de deux cent ans.
Si je suis encore en Écosse là, maintenant...Et bien j'ai la vague impression de ne plus vraiment y être. Les châteaux que j'ai vu habités et débordants de vie ne sont aujourd'hui plus que des ruines. Des murs à peine debout rongés par le temps et tapissés par le lierre.

Le passé me manque.
Ce qui a été mon présent pendant presque un an me manque.
Il me manque.
Et je serais prête à échanger toutes les technologies, tout l'argent et tout ce qui m'importais tellement auparavant, pour retourner là bas.

A Inverness, en 1745.